Quand il s’agit de se pencher sur la façon dont les gens réfléchissent, se sentent et se comportent, aucun domaine de la science n’est plus révélateur et fascinant que celui de la neuroscience. Ici chez Notable, nous adorons aborder des sujets complexes comme celui-ci, afin de découvrir de quelle façon il peut s’appliquer à favoriser la vie du jeune professionnel (JP). En d’autres mots, nous aimons tous les raccourcis qui maximisent notre productivité. Pour ce qui est de la neuroscience, nous sommes actuellement agrippés à l’idée des « highs naturels » (pensez à l’euphorie du coureur et aux poussées d’adrénaline). Nous savons tous, à un niveau élémentaire, que notre cerveau est alimenté de courants chimiques et électriques. Mais saviez-vous que nous pouvions manipuler ces systèmes en nous livrant à certaines activités? En canalisant les connaissances du JP psychologue, Dr Joe Flanders, de la clinique Mindspace de Montreal, nous avons découvert comment tirer avantage de ces neurotransmetteurs du bonheur que chacun possède en soi…
Tout d’abord, le Dr Joe souligne que ce domaine de la science est encore assez nouveau – et que les récentes découvertes ne pourraient être que la pointe de l’iceberg neurologique – mais pour l’instant, voici ce qu’il avait à partager sur les cinq principaux neurotransmetteurs; ocytocine, dopamine, sérotonine, adrénaline et endorphines.
Ocytocine: “L’ocytocine est, disons « à la mode » ces jours-ci en neurosciences. C’est elle qui est majoritairement impliquée dans nos expériences relationnelles et nos liens sociaux. C’est-à-dire qu’à chaque fois que vous vous sentez lié à quelqu’un, soit par une étreinte, une conversation ou un regard empathique, l’ocytocine se libère et renforce cette relation. Fait intéressant, il semble que l’ocytocine soit aussi libérée suite à une expérience stressante, ce qui renforce le lien entre vous et la personne qui est là pour vous rassurer et vous calmer”.
Vivez l’expérience: « Il n’y a rien de tel que de vivre une expérience intense (ou même stressante) avec un ami ou un amoureux pour renforcer la relation. C’est ce que j’appelle le phénomène « compagnon de guerre » parce que la connexion qui se crée dans ce genre de circonstance est impossible à reproduire. Alors, ne restez pas à la maison à regarder Breaking Bad! Sortez et faites des choses ensemble. Voyagez, défiez-vous l’un et l’autre, encouragez-vous dans les moments difficiles. »
Dopamine: “Celle-ci est amusante. Elle joue un rôle dans le système de récompenses du cerveau. Chaque fois que vous êtes récompensé (ex. promotion, nouveau iPhone, sexe) ou même que vous anticipez recevoir quelque chose, la dopamine se sécrète et attire votre attention faisant en sorte que le cerveau se souviendra comment se la procurer la prochaine fois. Nous avons tendance à être excités, confiants et énergisés quand nous vivons des expériences qui engendrent la dopamine. Le problème est que ce qui stimule ce neurotransmetteur (soit la plupart des drogues) peut provoquer une grande dépendance.
Vivez l’expérience: «Toute activité sportive ou de loisir qui est compétitive, dangereuse, exigeante, intense physiquement et qui aspire une domination tend à impliquer la dopamine. Alors, sortez faire du ski, du surf, jouez au hockey et luttez pour la première place! Toute nouveauté est aussi un déclencheur important de la dopamine. Faites l’essai de nouvelles activités, nourriture et musique, rencontrez de nouvelles personnes … et mettez du piquant dans votre vie sexuelle”
Sérotonine: « La sérotonine est considérée comme la chef d’orchestre de la symphonie neurochimique. Elle est présente dans plusieurs régions du cerveau et est hautement impliquée dans la régulation de nombreux systèmes biologiques. En général, quand l’équilibre règne dans votre cerveau, la sérotonine fait bien son travail. Quand vous êtes déprimé par exemple, votre humeur est déréglée. Quand vous êtes très agressif, votre comportement est déréglé. Ces deux phénomènes sont reliés à une fonction faible de la sérotonine. C’est pourquoi la plupart des antidépresseurs agissent sur le système de la sérotonine, et que les gens ont tendance à se sentir beaucoup plus stables et équilibrés émotionnellement.»
Vivez l’expérience: « À la fin d’une journée, prenez quelques minutes pour écrire 3 à 5 choses qui se sont bien passées pour vous au cour de la journée. La liste n’a pas à être faite à partir d’accomplissements historiques comme de recevoir une promotion ou de terminer sa dissertation. Vous pouvez écrire de petites choses comme d’être arrivé à l’heure à une réunion, d’avoir savouré un bon repas ou d’avoir eu une bonne conversation. Des analyses suggèrent que de cultiver l’idée que votre vie va bien aide la diffusion de la sérotonine. »
Adrénaline “L’adrénaline a une fonction plus précise que les autres, étant directement impliquée dans la réponse comportementale « fuite ou lutte». Par exemple, si vous marchez dans le bois et que vous tombez sur un serpent, vous remarquerez probablement une variété de changements se produire dans votre corps, y compris une augmentation du rythme cardiaque, de la respiration, de la tension musculaire et de la transpiration. Et vous vous surprendrez sûrement à être déjà entrain de courir avant même d’avoir analysé s’il s’agit de la chose à faire ou non. »
Vivez l’expérience: « Pendant la montée d’énergie qui suit la réponse comportementale « fuite ou lutte », le corps produit plus de glucose pour alimenter les muscles afin d’être prêts à affronter ou à fuir le danger, ce qui donne aussi un sentiment d’être énergisé et agité. En supposant que nous survivons au danger et que tout se termine bien, nous pouvons alors ressentir un « high » provoqué par la dopamine qui se libère. C’est pourquoi il y a tant de gens qui aiment les sports extrêmes. Vivre à toute allure et flirter avec le danger peut maintenir ce que l’on appelle le «flux » à un niveau élevé. Les gens aiment ce flux et il y en a beaucoup qui consacrent toute leur vie à le cultiver sur une base régulière ».
Endorphine: “L’endorphine est un neurotransmetteur de type opioïdes (effets similaires à celui de l’opium). Les opioïdes sont actifs dans les centres émotionnels du cerveau et associés à un état de calme, de bien-être et d’euphorie. Les endorphines ont tendance à être responsables de ce sentiment agréable que nous avons après l’exercice et le sexe. Nous avons tendance à vraiment aimer le high de l’opioïde et certaines des drogues qui provoquent les plus fortes dépendances sur terre (par exemple l’héroïne) jouent sur ce système”
Vivez l’expérience : « Mis à part l’exercice et le sexe, je recommande de prendre du temps de qualité avec soi-même et avec les autres. Tamisez les lumières, prenez un bon bain chaud, un verre de vin et explorez des moments émouvants et sensuels. »