Jordan Belfort : Le côté disjoncté de la vie du Loup de Wall Street

Les millions, la cocaïne (sur le corps des danseuses), un enterrement de vie de garçon de 200 personnes à Vegas, les prostituées et les top-modèles sur les yachts…puis la prison, un livre et un succès hollywoodien, sont tous des éléments de la vie de Jordan Belfort. Belfort est bien sûr, le vrai Loup de Wall Street interprété par Leonardo DiCaprio dans le récent film du même nom et nominé aux Oscars. La semaine dernière nous vous avons présenté le côté plus sérieux et même mature, alors que nous avons discuté du conseil qu’il aurait aimé avoir à l’âge de 25 ans aux pièges d’un succès rapide et à ce qui était important pour lui, lors d’un entretien téléphonique. Notre conversation a néanmoins (et bien entendu) évolué vers sa critique du film, la drogue, les parties extravagantes, ses ex-femmes et les « gold-diggers ». Et il était très à l’aise disons-le…

Voici ce que nous avons appris…

Il n’est pas devenu dépendant de la cocaïne du jour au lendemain. « Au début, lorsque j’arrive à Wall Street et que je refuse de consommer de la cocaïne le premier jour, le film me présente comme un enfant de chœur qui se préoccupe uniquement du bien de ses clients, alors que dans la scène suivante, je suis dans un bar de danseuses à renifler de la coke comme un fou. Ce n’est pas comme ça que c’est arrivé. Ce fut une lente ascension sur environ deux ans où j’ai perdu mon éthique. Ce film de trois heures aurait été plus représentatif de la réalité s’il avait démontré une ascension plus lente vers une conduite inappropriée.

Ce n’était pas si pire (selon lui). « En ce qui a trait à l’aspect corporatif, plusieurs éléments n’étaient pas exacts. Ils mettent l’accent sur le fait que les compagnies étaient frauduleuses ou qu’elles n’existaient pas. Ce n’est pas vrai, nous n’aurions pu nous maintenir en affaires. Je n’essaie pas de minimiser mes erreurs, mais il s’agissait de spéculations du marché de la Bourse.  Les entreprises étaient des sociétés de capital à risque. En somme, ce n’était ni mieux ni pire que toute autre offre de capital à risque. Le problème est : comment pouvez-vous éduquer un auditoire sur les spéculations à la Bourse en seulement trois heures ? Ils ont donc dit que ma compagnie était bidon ; je comprends pourquoi Scorsese l’a fait, mais ceci dit, il m’a fait paraître encore pire. Jamais je ne dirais à ma force de vente de vendre une action puis ensuite une merde. Personne ne veut vendre de la merde. C’était de la fiction. »

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Il n’a jamais frappé sa femme au ventre. «Le côté personnel était plus exact, mais je n’ai cependant jamais frappé ma femme au ventre comme on le voit à la fin. Ce n’est jamais arrivé, ce n’est que de la fiction. Lorsque le film est sorti en salle, mon ex-femme et moi (nous sommes restés bons amis) voulions amener notre fils voir le film ensemble, pour qu’il sache qu’elle et moi savions que ce n’était jamais arrivé. Je ne voulais pas que mes enfants me perçoivent ainsi, c’était difficile pour moi ».

Il n’a jamais dit qu’il ne quittait plus l’entreprise. « Un autre élément qui est faux est que je n’ai jamais fait un coup de théâtre pour dire ensuite que je ne quittais plus la firme. Ce n’est pas vrai, je suis parti en 1994 et j’ai démarré Steve Madden.  Mais bon, ils ont voulu montrer la firme comme un endroit amusant et vibrant…et je comprends. »

Il n’est pas fâché. « Après tout, on doit prendre le bon et le mauvais. Le film fut un grand succès pour moi et pour les producteurs, alors je suis content dans l’ensemble ».  

Il n’est ni un enfant de chœur ni ne prêche contre les drogues et la fête. «Regardez, je crois qu’un peu d’indulgence ne fait de mal à personne : vous méritez de vous récompenser et de fêter un peu. Si vous avez 25 ans, que Dieu vous bénisse, allez, sortez et amusez-vous comme une vedette du rock. Je ne prêche surtout pas pour que les gens soient des enfants de chœur et qu’ils n’expérimentent aucune drogue de toute leur vie. Le pot est légal dans plusieurs endroits. L’idée est d’avoir une vie équilibrée et de savoir ce qui est durable. Et il existe un risque de perdre l’équilibre quand on parle de drogues. Mieux vaut les éviter, mais à chacun de décider. Je ne suis ni pour ni contre les drogues ; avec mes propres enfants, je suis antidrogue. Je bois encore un peu, mais je ne consomme plus aucune drogue ». 

Sa deuxième femme était cool et sa première était plus jolie en réalité. « Je crois que si une femme est la copine d’un homme du type Loup de Wall Street, premièrement, elle ne peut pas se faire marcher sur les pieds. L’un des aspects que j’aimais de ma deuxième femme est qu’elle représentait un défi pour moi. Elle était solide et s’estimait, ce qui la rendait sexy, versus ma première femme – qui était aussi une jolie femme en passant – même s’ils lui ont donné un air timide dans le film, elle était cependant un peu faible et me laissait faire vraiment tout ce que je voulais.

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Vous devez être sévère et vous livrer à vos propres occupations pour être avec un type Loup de Wall Street. «Pour les hommes qui comme moi volent haut, ils veulent être mis au défi quand ils entrent à la maison. Ils veulent une femme qui prend les guides et non pas une fleur dans le tapis. Ils passent leurs journées à négocier avec des personnages puissants, ils ne veulent donc pas rentrer à la maison et faire face à une femme trop douce. Ils veulent être stimulés. De plus, en tant que femme – ce qui est plutôt courant de nos jours – vous devez avoir vos propres occupations, intérêts, carrière, bref, quelque chose qui vous valorise, car si vous vivez uniquement de l’argent de votre mari ou de son succès, ce sera vite à votre désavantage ».

Les « gold-diggers » sont beaucoup plus compliquées que vous le croyez. «Appeler une femme une « gold-digger » n’est pas si facile. Est-ce que ma deuxième femme en était une ?  Et bien oui, elle aimait l’argent et les jolies choses, mais ce n’était pas comme si j’avais eu 60 ans, un gros ventre et pas de cheveux – je n’étais par Robert Redford mais j’étais un beau garçon de 25 ans. Certaines femmes se sont fait appeler des « gold-diggers » au début des années 2000, mais vous pouvez regarder plus loin ; il n’y a pas de mal à ce qu’une femme aime les belles choses, il s’agit d’un réflexe biologique normal de vouloir un homme qui pourra assurer la sécurité de la famille. Ceci remonte à l’époque de l’homme des cavernes ».

Signez un contrat de mariage. « Il revient à l’homme de juger s’il s’agit d’une femme à l’argent ou non. Si après deux semaines elle vous demande votre carte de crédit pour aller magasiner par exemple, c’est le genre de chose dont vous devez vous méfier. En outre, signez un contrat de mariage. Ne vous retrouvez pas dans une situation de divorce qui vous met dans l’embarras. Il va de même pour les femmes : vous voulez aussi vous mettre à l’abri ».

Son enterrement de vie de garçon fut le plus fou. « Le party le plus épique fut mon enterrement de vie de garçon à Las Vegas. C’était la chose la plus folle de tout. C’était complètement malade – danseuses, escortes, drogues, alcool, animaux partout…je ne dis pas si c’était bon ou mauvais, c’était simplement dément. C’était de la pure débauche impliquant 200 personnes folles à lier. 

Les meilleures fêtes étaient celles à la plage. « Nous avions toujours de super fêtes à la maison de plage, nous pouvions avoir environ trois à quatre milliers de personnes tous les 4 juillet pour le Memorial Day. Nous avions du homard, des danseurs, des jongleurs, des clowns, des groupes de rock, des danseuses sur les tables…elles étaient mémorables.

Il préfère ne plus les organiser. « Je préfère aujourd’hui y assister plutôt que de les tenir chez moi, vous savez ? ».

Si vous souhaitez lire sur le côté plus sérieux de Belfort, lisez la première partie de l’entrevue. N’oubliez pas que Belfort sera bientôt à Montreal, le 12 mai prochain. Il promet de dévoiler la formule pour atteindre le succès et la richesse pour n’importe quel individu dans tous domaines confondus, nous rappelant qu’il a la réputation d’ajouter quelques zéros aux revenus des gens.