Cet instant où vous devenez sûr de vous !

Nous serons les premiers à admettre que ces premières années postuniversitaires, passées à frapper aux portes, à naviguer dans le monde dément du jeune adulte, de commencer sa première « vraie job », étant plutôt pauvre comme Job…vient l’insécurité!

L’université marque un temps de la vie hors du commun, où  tous sont sur le même pied d’égalité (à l’exception de ces enfants privilégiés qui sont nés dans des draps blancs ou qui hériteront de l’entreprise familiale), sinon nous vivons tous dans les mêmes chambres de résidences, dans les mêmes ghettos d’étudiants, nous allons aux mêmes soirées et arrivons tous à survive avec très peu de pognon! Peu nombreux sont ceux qui, à ce stade, ont déjà fait leur marque dans ce monde; les réalisations de l’époque du secondaire ayant significativement perdues de leur importance la minute que se termine le bal de fin d’études! Nous quittons donc le secondaire avec quelque chose à prouver, des objectifs à atteindre et des marques à faire!

Projetons-nous maintenant, trois ans après l’université. Votre groupe d’amis si impénétrable et inséparable est devenu beaucoup plus dispersé dans la vie réelle, une division qui survient alors que chacun travaille à se tailler une place dans l’existence. Certains ont déjà monté quelques échelons depuis leur poste à l’entrée de données, d’autres ont complété d’impressionnantes Maîtrises, ont démarré des compagnies prometteuses ou se sont mariés, tandis que certains ont des postes qu’ils auraient pu occuper au primaire, pendant que d’autres rêvent encore! Il est donc naturel pour le jeune professionnel de se demander où il se situe par rapport à ses amis et à ses propres aspirations. Que nous l’admettions ou non, la plupart d’entre nous s’imposent des objectifs et des attentes : d’être marié à X, de posséder une maison avant X, d’avoir X salaire cette année, etc. Il en résulte donc une certaine pression de performer.  

Malgré la marée de sourires confiants dans les soirées de réseautage, l’insécurité des hommes et des femmes dans la vingtaine, par rapport à leur carrière, leurs relations personnelles, leurs finances est plus fréquente que nous le pensons. Notre milieu peut parfois ne pas donner droit à l’erreur, être hautement compétitif et grandement intimidant après tout! Il peut être difficile d’avancer sans une détermination inébranlable, une concentration absolue, quelques nuits blanches au bureau et un vaste réseau de contacts. Bien sûr, nous avons rencontré quelques stagiaires exemplaires dans nos bureaux avec la confiance, la volonté et l’attitude modèle d’une personne en affaires, mais ceci est loin d’être le cas pour tous. De ce que nous avons pu observer chez les jeunes professionnels, c’est qu’ils deviennent généralement plus à l’aise et confiants vers la mi ou la fin vingtaine, et voici pourquoi :

Les choses commencent à évoluer.

Lorsque vous commencez à récolter les premiers fruits de votre professionnalisme, de votre créativité, de votre entreprise, vous gagnez spontanément de la confiance, vous cessez de vous remettre en question et de vous comparer à vos confrères. Quand vous débutez dans le monde du travail, tout frais et dispo, presque tout le monde est plus âgé que vous et semble posséder un niveau de connaissances et d’expériences qui vous apparaît hors d’atteinte. Avec le temps, vous réalisez que vous vous êtes intégrés auprès de vos pairs, que vous savez de quoi vous parlez et que c’est même vous qui donnez des conseils au bureau, et là, ça fait du bien!

On réalise que chacun a son propre destin.

Tous sur cette planète ont un cheminement unique qui définit qui ils sont. Ce qui fonctionne pour votre meilleur ami n’est pas nécessairement adapté pour vous et ce qui marche pour le couple de voisins ne réussit pas nécessairement au vôtre. Vous réalisez que ce n’est pas parce que vos amis sont mariés, que leurs vies sont parfaites ! Et que parfois ils souhaiteraient même (si ce n’est que pour une seule journée) ravoir la liberté de votre mode de vie. Vous notez aussi que les gens à un moment ou un autre doivent tous surmonter des épreuves personnelles ou professionnelles, et que vous n’êtes pas le seul.

On accepte que la « normalité » n’existe pas.

En route vers la fin vingtaine, c’est avec plaisir que vous constatez que la société est généralement moins étroite d’esprit et juge moins que ce que vous vous imaginiez au primaire, planqué sur votre nuage rose.  Les pistes sont maintenant brouillées et il n’est plus aussi clair de savoir où vous devriez être aux différentes étapes de vos vies. La classe artistique a gagné en influence et en prestige, plus que jamais les gais et lesbiennes s’affichent et se marient légalement, plusieurs jeunes retournent aux études ou changent de carrière avant d’atteindre la trentaine. En bref, « normal » n’existe plus.

Se comparer aux autres est une perte de temps.

Le temps et l’énergie que vous passez à vous lamenter sur où vous devriez être, où sont rendus les autres, ce que vous ne possédez pas, ce que les autres détiennent…pourraient être utilisés plus intelligemment à améliorer votre vie. Rendu à maturité, vous le découvrez rapidement par vous-même. Le jeune professionnel mène une vie occupée et a seulement un certain niveau d’énergie à dépenser, et à un certain moment, vous apprenez à l’utiliser à bon escient et stratégiquement.

On ne peut pas plaire à tous, et c’est parfaitement correct.

Vous réalisez un jour que malgré tous vos efforts, vous ne pourrez jamais plaire à tous, pas plus que vous aimerez tous ceux qui croiseront votre vie professionnelle ou sociale. Ce n’est donc pas tout le monde qui vous aimera et vous l’accepterai! Vous devenez moins affectés par les paroles et les actions des autres, vous apprenez à prendre les choses moins personnelles, et préférez vous concentrer sur vos vraies priorités et sur de plus grands problèmes. Le fait est que, en prenant de l’âge et de l’expérience, les derniers sentiments d’insécurité s’estompent, vous savez davantage qui vous êtes, ce que vous voulez et ce que ça prend pour atteindre vos objectifs; c’est l’épanouissement! 

 

Adaptation française: Stéphanie Bertrand