Adam Reid: notre jeune professionnel du jour

Adam Reid est un acteur et animateur natif de Montreal qui a su créer un buzz certain au cours des dernières années avec sa polyvalence, son bilinguisme et sa capacité à alterner entre les milieux du divertissement francophone et anglophone. Reid a animé une série web de téléréalité, a été engagé pour être l’animateur bilingue de Whistler Live aux Jeux paralympiques d’hiver de 2010, a été un chroniqueur culinaire pour l’émission What’s Cooking, diffusée par le  Food Network, et on lui a confié l’animation du lancement de l’avion CSeries, propulsée par Bombardier.

On a aussi pu voir Adam dans la télésérie anglophone très populaire intitulée Being Human et, plus récemment, il a été choisi pour interpréter un personnage récurrent dans l’émission francophone 30vies. En 2009-2010, le public a récompensé Adam en le nommant dans le Top 10 des meilleurs acteurs de la scène locale publié par l’hebdomadaire Montrealais Montreal Mirror.

Nous avons rencontré Adam pour en savoir un peu plus à propos de l’industrie, de sa situation en tant qu’acteur-animateur bilingue et sur les conseils qu’il donnerait à des futurs acteurs.

Adam, depuis combien de temps es-tu impliqué dans le milieu des acteurs?
Je fais partie de ce milieu depuis 2006 officiellement. Je suis devenu un membre de l’ACTRA (Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists) cet été-là et je ne l’ai jamais regretté. À l’époque, la grande partie du travail pour lequel j’étais engagé était en anglais. J’ai donc investi mon temps et mes ressources pour développer des opportunités d’animation et de jeu dans cette langue. En 2009, je suis devenu un membre de l’UDA, faisant ainsi de moi ce qu’on appelle un acteur double-carded. Cela signifie qu’un acteur possède le statut de membre officiel à part entière dans les deux syndicats. Les double-carded représentent un très petit groupe d’acteurs/animateurs qui peuvent passer d’une langue à l’autre sur-le-champ et travailler dans les deux marchés.

En tant qu’acteur anglophone, a-t-il été difficile de percer le marché francophone?
Avec le recul, je dirais que c’est ton éthique de travail qui compte le plus et que les difficultés sont personnelles à chacun. Tout le monde a des défis à relever et des obstacles à franchir. Il y a des gens qui croient tout de suite en toi et d’autres que tu dois convaincre. Depuis le début, ma philosophie a été, tant que mes auditions sont excellentes, de toujours rester professionnel, faire une bonne recherche sur mes rôles et prendre tout ce que je fais au sérieux, le reste viendra tout seul. Ça n’a pas été facile mais c’était ce dont j’avais réellement besoin.

Quelles différences remarques-tu entre les deux marchés?
Les deux marchés visent deux publics très différents. Les deux sont incroyables chacun à sa manière! Je pourrais parler pendant des heures de toutes les différences entre les deux mais l’authenticité, la vision et les artisans eux-mêmes sont très semblables d’un marché à l’autre. Selon moi, les plus grandes différences se situent dans la comédie. Le Canada anglais a une définition précise de ce qui est drôle, bien différente de la façon unique qu’ont les francophones de provoquer le rire. Une des choses que je respecte beaucoup du marché télévisuel francophone est qu’ils ont un style et une identité qui leur sont propres. Ils ne sont pas influencés par les diffuseurs américains comme le marché anglophone a tendance à l’être. Ils créent des émissions originales, leurs propres talk-shows, émissions de fin de soirée, débats sportifs et émissions du matin.

Malheureusement, du côté anglophone, il semble que nous ne faisons que des copies des concepts américains ou, tout simplement, nous achetons leurs émissions et les diffusons sur des réseaux canadiens. Pour des gens comme moi, cela représente des opportunités perdues.

Crois-tu qu’il est essentiel d’être bilingue pour avoir du succès dans les médias d’ici?
Je pense qu’il est possible de réussir dans l’une des deux langues pour quelqu’un qui n’est pas bilingue. Il y a une grande richesse de possibilités autant du côté francophone que du côté anglophone. Toronto reste la capitale en ce qui a trait au travail dans le milieu de la télévision anglophone mais Montreal a son propre milieu qui fonctionne aussi.

Être bilingue (sans accent) est définitivement un avantage. Ça permet à des acteurs comme moi de travailler dans les deux marchés, d’adapter mon style à celui des autres personnes avec qui je travaille et, surtout, en tant que Montrealais fier de l’être, cela me permet de rester dans cette ville, où je me sens à la maison, au lieu de devoir déménager pour avoir des opportunités, comme un anglophone unilingue aurait à le faire par exemple.

Tu as récemment été choisi pour un premier rôle sur 30vies…
Effectivement! Je cognais déjà à leur porte depuis un bout de temps pour qu’ils me donnent ma chance. Tout est une question de timing et il a été parfait lorsque j’ai auditionné pour ce rôle précis dans la télésérie intitulée 30vies. Écoutée en moyenne par plus de 676 000 personnes quotidiennement l’année dernière à Radio-Canada, je ne pourrais être plus heureux d’avoir travaillé avec toute cette équipe.

Est-ce ton premier grand rôle francophone?
J’ai beaucoup travaillé du côté francophone dans plusieurs fonctions différentes : j’ai fait des voix, des publicités, des jeux vidéos, de l’animation; pour ce qui est des téléséries, je dirais que oui, c’est ce que j’ai fait de plus important. Être dirigé par Danièle Méthot et Guillaume Lemay-Thivierge, jouer avec Benoît Brière et, surtout, de faire partie d’un projet bâti par Fabienne Larouche a été une expérience merveilleuse.

Comment se déroule cette expérience jusqu’à maintenant?
L’équipe a été rien de moins que fantastique. On s’occupe très bien de nous et nous sommes une véritable équipe. Ça a été très intense –n’importe qui ayant déjà travaillé sur cette émission vous le confirmera– mais comme je dis toujours, une fois qu’on a travaillé dans ce type d’environnement avec des professionnels, tout le reste semble soudainement beaucoup plus facile. C’est le genre d’environnement que j’aime : il faut être précis, concentré, toujours prêt à livrer la marchandise puis on passe à autre chose. Le rythme de production est remarquable.

8. Quand l’émission sera-t-elle diffusée et où pourra-t-on te voir en action?
L’émission est diffusée dans un bloc de deux semaines, du 6 au 9 janvier puis du 13 au 16 janvier. Vous pouvez suivre toute l’action à Radio-Canada, à 19 heures. Les gens peuvent aussi avoir une expérience interactive de l’émission en s’abonnant à la page Facebook on en téléchargeant l’application 30 vies à partir du Google Play Store.

Mon personnage entre vraiment dans l’action au cours de la deuxième semaine et le dénouement de l’intrigue arrivera le 16 janvier.

Que prévois-tu quant à ta situation dans le marché de la télévision et du cinéma québécois dans le future?
La base sera toujours de travailler dur, être patient et toujours agir en professionnel. Comme on dit dans le milieu : « Certaines choses sont en ton contrôle, mais d’autres ne le sont pas. » Ce n’est que le commencement et j’ai déjà développé de nombreuses amitiés, j’ai énormément appris et je suis extrêmement satisfait de la façon dont mon expérience s’est déroulée jusqu’à maintenant.

10. As-tu des conseils pour des jeunes professionnels qui tentent de percer dans l’industrie?

Je vis selon trois citations :

« Je préfère essayer et échouer plutôt qu’échouer à essayer. »

« Le succès se trouve dans les détails. »

« La qualité vaut mieux que la quantité. »